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Rendez-vous en terre inconnue ♦ William |
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| Lun 3 Mar - 23:57 | | | « C’est pas dans mes habitudes de faire ça » c’est ce qu’ils disaient tous, Rob y compris. Et ça n’était pas vraiment faux. Robert avait déjà tenté les sites de rencontre une fois, il y a quelques semaines de cela après s’être pris un énième vent qui serait, s’était-il dit, le dernier. Ça n’était pas la première fois qu’il se disait que le vent qu’il se prenait serait le dernier mais il espérait bien que ça serait la dernière. Il avait d’ailleurs fermement décidé que ça serait le dernier vent avec une femme. Son attirance pour les hommes, Fernie ne l’assumait pas vraiment. Il n’avait jamais été proche du monde gay et lesbien et dans sa famille, sans être vu comme une tare, l’homosexualité n’était pas une bénédiction. Alors même s’il allait gaiement sur ses trente et un ans et qu’il était largement en âge de vivre pour lui-même, Fernie ne le vivait pas très bien.
La première expérience que Robert avait eue sur un site de rencontre n’avait pas été mémorable, en tout cas pas dans le bon sens. Le gars s’était avéré uniquement intéressé par ses fesses ce qui n’était pas réciproque. S’il réitérait l’expérience, c’était avant tout parce qu’afficher son orientation sexuelle sur un site était beaucoup plus facile que de le faire en vrai et de s’aventurer dans le merveilleux univers des bars gays.
Après une dizaine de gars venus lui demander directement quelle était sa position favorite, Fernie était tombé sur cet autre, franc mais plus subtil. Son pseudonyme et sa description lui avaient plu et il décida sans trop réfléchir et sans rien savoir de lui que ce serait celui-ci qu’il rencontrerait. Ni Robert ni l’inconnu ne s’étaient révélé d’informations personnelles. Pas de nom, pas de photo, juste une banale description qui se résumait à la couleur des cheveux, des yeux et à ce qu’ils portaient. Fernie gardait une certaine méfiance vis-à-vis des sites en ligne et préférait ne pas donner trop d’informations par peur de tomber sur quelqu’un qu’il connaîtrait et qui le reconnaîtrait. Il ne fallut que quelques échanges pour que Fernie décide de proposer une rencontre, arguant qu’à part quelques heures de leur vie ils n’avaient rien à perdre. De son côté tout compte fait, il se sentait un peu mal à l’aise avec les rencontres en ligne, et préférait passer au réel rapidement.
Et c’est ainsi que deux jours plus tard Fernie se retrouvait dans le Star’s Box, cette boite dont il ignorait encore l’existence il y a peu. Lorsqu’il s’était calé dans sa petite vie de jardinier, il y a quelques années de cela, Fernie avait décidé qu’il avait passé l’âge des boites de nuit. Mais son mystérieux inconnu en avait décidé autrement.
Pour l’occasion, le jardinier avait sorti le grand jeu : cheveux brossés mais pas trop pour se donner un air « cool », un haut un peu banal mais habillé d’une veste en cuir toute neuve dont il n’était pas peu fier et un slim noir neuf également, l’un de ses rares pantalons à ne pas avoir de trous. S’il était content de sa tenue et plutôt satisfait de son allure générale, Fernie n’était pas pour autant à l’aise en entrant dans la boite de nuit. Cet univers lui avait toujours semblé décalé, ou plutôt s’était-il toujours senti lui en décalage avec cet univers. C’est donc sans déhanché, sans danser et raide comme une clôture que Robert se dirigea vers l’une des tables situées à proximité du bar. Par chance justement il y avait des tables et il n’était pas obligé de poireauter debout en bougeottant ses jambes pour faire semblant qu’il savait danser.
Lorsqu’il fut assis il se mit à observer les gens autour de lui. Beaucoup dansaient, certains en couple, d’autres paraissaient être venus entre amis. Pas de gens seuls à l’horizon, son inconnu n’était probablement pas encore arrivé. De sa petite sacoche en cuir Fernie sortit un foulard rouge qu’il se passa autour du cou. Il avait failli oublier ce petit détail qu’il avait donné comme signe distinctif à l’inconnu. Maintenant ne restait plus qu’à attendre en espérant qu’on ne lui poserait pas de lapin.
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| Robert Fern┼ Messages : 92 ┼ Points : 2 ┼ Date d'inscription : 18/02/2014 ┼ Age : 37 ┼ Lié avec : You ? ┼ Groupe : Humain ┼ Célébrité : Ben Barnes ┼ Statut : Cactus lover
| | | Mar 4 Mar - 16:16 | | | -Hey ! Regardez qui voilà ! Le Roi de la Fiesta est de retour ! Ça va enfin bouger là-dedans ! Comment ça va Will ? Ça fait un bail qu'on ne t'a pas vu !
Et voilà. C'était le genre de chose que le jeune homme avait tant redouté, quand Charly avait réussi à le motiver pour qu'il sorte un peu, et qu'il se change les idées. Depuis la mort de Reese, son Daemon, William n'avait presque pas parlé. Il ne riait plus. Ne souriait même pas à une blague de mauvais goût. Il mangeait un peu uniquement quand Charly était à la maison et il ne faisait plus rien de ses journées... encore moins de ses nuits. C'était une chose évidemment inhabituelle chez Will, si bien que lorsque le jeune homme passa devant les deux videurs sans même leur adresser un signe de tête, son habituel clin d'oeil ou une poignée de main, les deux hommes s'étaient regardés, perplexes, mais n'avaient rien dit. La tête dans les épaules, les mains dans les poches, une expression neutre sur le visage, le jeune homme entra dans le Star's Box, le lieu où il passait le plus clair de son temps "avant". Les enceintes crachaient des basses grasses et lourdes, entremêlées de sons électroniques plus aigus. La salle et les danseurs étaient balayés par les projecteurs et les lasers qui tournaient et clignotaient en tout sens. Alors qu'il avançait vers le bar, imperturbable, il le vit nu, immobile au milieu de la foule. Un battement de cil plus tard et il avait disparu. Will sentit son rythme cardiaque s'accélérer, et la panique l'envahir. Ça ne pouvait pas être lui. Il était mort. Mort et enterré depuis plusieurs semaines.
Il cligna des yeux, éblouis, et reprit son avancée vers le bar. Pourquoi avait-il donné rendez-vous à un parfait inconnu dans cet endroit si familier, et si lourd en souvenirs douloureux ? Charly... C'était encore de la faute à Charly. Son meilleur ami, qui l'hébergeait en ce moment, l'avait poussé à s'inscrire sur un site de rencontre, et il lui avait obéit ! Mais il ne voulait rencontrer personne lui ! Il voulait juste qu'on lui foute la paix et qu'on le laisse mourir dignement, puisque c'était son sort de toute façon... Peut-être devrait-il accélérer un peu les choses ? Peut-être devrait-il faire comme Reese... Peut-être que son Daemon lui avait envoyé un message en se suicidant ?
-Hey, Will ! Qu'est-ce que tu fais ?
Le jeune homme releva la tête, surpris. Il vit son reflet dans le miroir derrière le bar, et l'air affolé du barman, qu'il connaissait bien.
-Will, pose ça, tu veux... Qu'est-ce qui te prends ? Tu es sûr que ça va ?
William baissa les yeux sur ses mains. Son poignet gauche était à merci d'un tesson de bouteille que sa main droite tenait fermement. De surprise, il lâcha le morceau de verre qui retomba dans un bruit cristallin sur le bar et il recula d'un pas.
-Désolé... Murmura le jeune homme.
Il se laissa tapoter sur l'épaule et commanda un verre - un double whisky sans glace - et se retourna vers la salle, en attendant son mystérieux rencard. C'est dans ce mouvement de rotation, les lèvres déjà dans l'amer boisson, qu'il le vit... Rob, le jardinier de Lord Woodsborrow. Que faisait-il dans un tel lieu, lui qui se faisait si discret et qui disait ne jamais sortir dans ce genre d'endroit... Il fit un pas vers Robert, et aperçu le foulard rouge autour de son cou mais il était trop tard, il était déjà près de lui, et probablement déjà repéré. Apparemment, son rencard n'était plus si mystérieux...
-Salut Rob...
Will ne fit pas de manière, ni sourire, ni clin d'oeil, et s'assit en face de l'homme plus âgé, sans cesser de le fixer. Il posa bruyamment son verre devant lui, et croisa ses bras sur son torse. S'il n'y avait pas eu la musique et l'ambiance derrière lui, Will aurait pu penser qu'un silence gêné venait de s'abattre entre eux... |
| Invité | | | Mer 5 Mar - 19:45 | | | Robert n’avait pas attendu très longtemps. Cinq minutes, sept tout au plus. Mais ces minutes lui avaient paru interminables. Pendant ce laps de temps il s’était demandé un nombre incalculable de fois ce qu’il faisait dans un endroit pareil. La mauvaise impression que tout le monde le dévisageait, qu’il avait au-dessus de la tête une bannière clignotante « je n’ai rien à faire ici » ne le lâchait pas. En réalité, personne n’en avait rien à faire de lui et les regards étaient trop occupés à mater les fesses des filles qui se déhanchaient pour s’intéresser à notre amateur de cactus. Même sa tenue lui paraissait détonner alors qu’il était on ne peut plus camouflé, et que s’il avait eu l’air un brin moins crispé il se serait entièrement fondu dans la masse.
Pour passer le temps en attendant son rendez-vous mystère, le jardinier s’était commandé un tequila Sunrise. Un petit cocktail gentillet pour bien commencer la soirée. En le sirotant, les yeux hypnotisés par des danses bien trop rapides pour qu’il soit un jour capable de les imiter, Fernie ne pouvait s’empêcher de penser à son inconnu. D’ailleurs, sans qu’il ne s’en rende compte ses jambes tremblaient sous le coup du stress. Il se maudit intérieurement d’avoir eu cette brillante idée. Il n’avait rien à faire dans cette boite de nuit et il aurait été bien mieux chez lui en train de comater devant un film. Etait-ce trop tard ? Peut-être pas. Fernie promit à sa part associable qui ne demandait qu’à rentrer que si à la fin du verre, il n’y avait toujours personne, il s’en irait d’où il était venu.
L’entrée d’une tête familière, à l’autre bout de la salle, vint perturber ses pensées. Il fallut quelques secondes à Fernie pour mettre une identité à ce visage à l’air las et à ces yeux cernés. William, le fils Woodsborrow ! A cet instant, Fernie sut que s’il existait une mauvaise étoile dans ce monde, elle était pour sa tronche. Qu’est-ce qu’il avait besoin de se coller le fils Woodsborrow ce soir-là, pourquoi diable fallait-il qu’il y ait quelqu’un dans cette boite qui puisse le reconnaître, précisément la seule nuit où il s’y aventurait, et pourquoi fallait-il que ça tombe sur le fils de son employeur , une des dernières personnes à qui il aurait souhaité révéler ses penchants ?
Un court instant la panique envahit Fernie, avant qu’il ne se reprenne en inspirant un bon coup et en lâchant discrètement un juron. Il était encore temps de fuir. William ne l’avait sans doute pas encore vu, du moins paraissait-il préoccupé par d’autres choses. Fernie balaya la salle du regard, dans l’espoir de trouver d’autres sorties que celle se trouvant juste derrière Will. Espoir vain.
« Eh merde ! »
Le temps qu’il se retourne à nouveau, Will était au bar, et un morceau de verre tomba à ses pieds sans que le jardinier ait le temps d’analyser la situation. Si tous ses sens n’avaient pas été en alerte rouge il aurait sans doute remarqué que le fils des Woodsborrow n’était pas dans son état normal et que ça méritait sans doute de l’attention. Mais toute son attention justement, elle était concentrée dans un seul but de survie : fuir. Discrètement. Ce qui tomba définitivement à l’eau lorsque le regard de Will se heurta à lui. Voilà qui était fichu. Une lueur de panique dans le regard, Fernie tenta un sourire en direction de Will pour le saluer. Mais ce ne fut que lorsque le jeune homme s’assit en face de lui, posant lourdement son verre sur la table que les neurones de Fernie se connectèrent et qu’il comprit pourquoi il s’était dirigé directement vers lui. Se pouvait-il que son inconnu ne soit au final pas si inconnu que ça ?
« Will ! »
Son l’exclamation forcée du jardinier on sentait une certaine gêne. Et ça n’était plus seulement à cause de la boite de nuit. Ce n’est qu'après un petit silence où Will resta ainsi, le visage aussi expressif que son verre de whisky, que Fernie comprit que quelque chose n’allait pas tout à fait bien. Le jeune homme avait une tête de déterré. Lui qui avait toujours semblé si impulsif paraissait ce soir-là vide de presque tout souffle de vie. Un silence s’installa entre eux, interrompu par les basses qui faisaient vibrer jusqu’à ses tympans. Déjà pas bien à l’aise, Rob détourna son regard du visage inexpressif de Will vers son verre de cocktail, qu’il fit tourner entre ses doigts.
« C’est donc avec toi que j’ai parlé avant-hier ? C’est fou, le monde est petit ! Je pensais pas que tu… »
En relevant les yeux, le visage de Will lui colla un frisson à nouveau.
« Enfin… Peu importe. »
Ce n’était pas le fils des Woodsborrow qu’il avait en face de lui, c’était un croisement entre un zombie et un fantôme à tendance suicidaire. C’est en essayant de croiser ce visage là avec celui qu’il connaissait bien que Fernie se rendit compte qu’il ne se souvenait plus de la dernière fois où il l’avait croisé. Ça devait remonter à… quand ?
« Qu’est-ce que tu deviens ? T’es plus à la maison ? Ça fait longtemps que j’t’ai pas vu… »
De justesse, Robert évita le traditionnel « ça va ? ». A moins que Will ne s’entraîne pour la Zombie Walk, la réponse était évidente. Mais le jardinier était d’un naturel bienveillant, et il s’inquiétait pour le jeune homme. De toute manière, il n’était pas possible d’ignorer que quelque chose ne tournait pas rond.
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| Robert Fern┼ Messages : 92 ┼ Points : 2 ┼ Date d'inscription : 18/02/2014 ┼ Age : 37 ┼ Lié avec : You ? ┼ Groupe : Humain ┼ Célébrité : Ben Barnes ┼ Statut : Cactus lover
| | | Ven 11 Avr - 19:03 | | | La voix de Robert lui parvenait mêlée à la musique trop forte de la boîte. Il semblait surpris que son rendez-vous soit William. Will, quant à lui, ne paraissait ni surpris, ni heureux, ni dérangé. Comme si rien ne pouvait plus l'atteindre. Et c'était peut-être vrai. S'il n'était pas coutumier des rencontres par internet, il avait l'habitude des situations étranges, et celle-ci ne dépassait pas le niveau des autres. Will releva un peu la tête en remarquant la gêne de son rencard. Maintenant qu'il y repensait il n'avait jamais regardé vraiment Robert. Ne l'avait jamais vraiment remarqué. Il n'avait été jusqu'à alors qu'un employé de son père, plus âgé et trop discret. Leurs horaires différents faisaient qu'ils ne s'étaient pas croisés beaucoup depuis que Fern était au service de Lord Woodsborrow. Maintenant qu'il l'avait bien devant lui, et malgré les projecteurs de la boîte, il le voyait pour la première fois. Un sourire ironique se dessina au coin de ses lèvres, alors qu'il portait le verre à sa bouche pour en déguster l'amer boisson.
-Il y a quelques semaines que je suis parti. Mon meilleur ami m'a enlevé, un peu contre mon gré. Sans doute pour éviter les foudres de mon père, ou pour surveiller que je ne fasse pas de connerie. Ça me fait des vacances. Ajouta-t-il, avouant que la vie avec son père n'était pas des plus aisée.
William évita le sujet trop douloureux, trop sensible du Daemon inconnu, celui que personne ou presque n'avait connu dans l'entourage du jeune homme. Ce que Rob pouvait penser lui était égal, comme bien des choses désormais, mais le souvenir de Reese était trop vivace et trop douloureux pour en parler encore. Peut-être n'y parviendrait-il jamais plus.
Il but une nouvelle fois et reposa son verre bien descendu, avant de tourner son regard vers la piste et les danseurs.
-Tu es venu là pour papoter ou danser ? Lui lança-t-il en invitation à peine voilée, en lui désignant la piste d'un signe de tête. A moins que ça ne te dérange de sortir avec le fils de ton patron de dix ans plus jeune que toi ?
Il y avait encore quelque part, le William que tout le monde connaissait. Il y avait aussi, au fond, celui que personne ou presque n'avait jamais vu, mais qui tendait à faire surface depuis la mort de Reese, comme si d'un évènement néfaste pouvait surgir le meilleur du jeune homme ?... |
| Invité | | | Ven 18 Avr - 16:06 | | | Robert n’était pas d’un naturel curieux. Du moins pas assez pour venir insister lourdement sur les sujets qui pouvaient devenir sensibles. Il ne connaissait pas le meilleur ami de William et ne l’avait probablement jamais vu. William lui-même était un étranger pour le jardinier. Ils se contentaient de se saluer lorsqu’ils se croisaient, et c’était à peu près tout. Ainsi hocha-t-il la tête lorsque Will lui expliqua la situation, sans oser demander plus de précisions. L’évocation du père de Will fit tout de même sourire le jardinier. Son patron était un homme autoritaire, et il ne devait pas être des plus agréables à vivre.
« C’est sûr que la vie dans la demeure de Lord Woodsborrow, ça ne doit pas toujours être facile. »
Robert ponctua sa phrase d’un sourire, pour alléger sa phrase. Il n’avait rien contre son employeur et ne souhaitait pas que William en pense autrement. Lord Woodsborrow était certes un homme dur, mais il était juste en tant que patron et Fernie le respectait pour cela. Leur relation s’arrêtait là. Pendant ce temps, les mains de Fernie s’occupaient à jouer avec son verre de cocktail. Vide. Il l’avait presque entièrement sifflé en attendant William et le reste était parti tout seul après avoir demandé au jeune homme ce qu’il devenait. Voilà qui était embêtant. Robert n’avait aucune envie de se commander un autre verre, il tenait mal l’alcool et ce même s’il était dilué et la perspective de passer le reste de la soirée à se tenir le ventre ou à regarder la cuvette des toilettes dans le blanc de son siphon ne le réjouissait pas. Mais c’était dommage, parce qu’il aimait bien boire quand il y avait des blancs, comme là maintenant tout de suite. Ca meublait. Alors à la place il regarda Will boire son whisky comme si c’était de l’eau et continua à jouer à faire tourner son verre vide entre ses doigts. Jusqu’à ce Will ne l’invite à danser, jouant la carte de la petite provoc. Zut. Ses doigts se raidirent sur le verre et son sourire disparu un court instant, avant qu’il ne parvienne à rattraper les apparences et à se redonner un genre.
« J’avoue, je pensais pas tomber sur toi … »
Robert lui lança un sourire charmeur, essayant de contrôler l’image qu’il donnait de lui et d’effacer l’arrière-goût de stress qui persistait. Il repensa furtivement aux avances peu retenues qu’il lui avait faites en ligne, et aux propos qu’il n’aurait jamais tenus s’il avait su qu’il s’agissait de William.
« Mais puisqu’on est là tous les deux, autant danser. J’ai pas de problème avec mon âge, j’pense pas encore être ridé ni bon à jeter chez les vieux. »
Un peu hésitant, Fernie se leva en suivant Will. Danser en boite de nuit, c’était l’une de ses pires hantises. Il n’avait pas la moindre idée de comment s’y prendre, ainsi porta-t-il son regard un peu partout dans la salle pour imiter les mouvements des autres jeunes qui se déhanchaient avec bien plus d’aisance que lui. D’ailleurs, sa maladresse légendaire ne tarda pas à le faire marcher sur le pied de Will.
« Oups, désolé. »
Alors qu’il se raidissait à nouveau, il se maudit une nouvelle fois d’avoir accepté cette invitation. La danse en boite de nuit, ce fléau du XXIe siècle. |
| Robert Fern┼ Messages : 92 ┼ Points : 2 ┼ Date d'inscription : 18/02/2014 ┼ Age : 37 ┼ Lié avec : You ? ┼ Groupe : Humain ┼ Célébrité : Ben Barnes ┼ Statut : Cactus lover
| | | Dim 11 Mai - 7:48 | | | Robert s'imaginait compatir à ce que ressentait William par rapport à son père, sa vie. William s'imaginait savoir ce que Robert ressentait par rapport à tout ça. Des quiproquos pouvaient jaillir de cette rencontre, mais le détachement de Will était tel que cela n'arriverait pas. Il n'était pas susceptible, pas sur ce terrain là et les choses s'arrangeraient, ou pas, qu'importe. Rien n'avait plus d'importance. Robert était de plus en plus gêné et cela n'échappait pas à William qui s'amusait un peu, il devait bien le reconnaître, et il y avait bien longtemps. Il se souvint des phrases qu'ils avaient échangé sur le site. William avait été hésitant au début, et Rob avait su le décoincer. C'était ironique quand on connaissait William et la façon dont il agissait habituellement. Et en cet instant, la situation s'était à nouveau inversée. William était dans son élément, la nuit, les boîte de nuit, l'alcool et la musique trop forte. Une piste de danse et le tour était joué ! Par chance, Rob accepta de danser et suivi le jeune homme sur la piste, bousculé par les danseurs ivres, d'alcool et de sons électroniques.
Le pas assuré, malgré le whisky qui coulait déjà dans ses veines, William se laissa porter par la musique, bercé aussi par les corps dans son dos et sur les côtés, qui le retenaient parfois, contre lesquels il se trémoussait langoureusement. Alors qu'il reportait son attention sur Robert, celui-ci lui marcha sur le bout du pied et s'excusa. William lui offrit un sourire indulgent et continua de danser comme si de rien n'était. Ce genre d'"accident" était courant en boîte et il ne fallait pas s'en offusquer. Le jardinier ne semblait pas à l'aise, il n'était pas coutumier de ce genre d'endroit apparemment. William était fier d'être celui qui lui faisait découvrir un nouveau monde. Il s'approcha un peu de lui et se pencha à son oreille pour mieux se faire entendre.
-Il n'y a pas de mal. Ça arrive souvent, faut pas t'inquiéter. Lâche-toi un peu, et ça ira mieux !
Il lui fit un clin d'oeil en se reculant et continua de se bouger en rythme, fermant parfois les yeux, comme en transe, oubliant tout ce qui lui pesait.
Le rythme et les sons de la musique changèrent pour ralentir légèrement. Subrepticement, les corps se rapprochaient, se touchaient, se collaient. Comme par un vieux réflexe et embrigadée par cette secte musicale, William fit de même et se rapprocha de Robert. Il posa ses mains sur ses hanches et accorda son pas sur le sien. Ils faisaient exactement la même taille, ce qui arrangeait bien les choses. Le jeune homme plongea son regard clair dans celui sombre de son partenaire de la soirée, et s'y perdit pendant quelques mesures, à des années lumières de là. Puis il battit des paupières et avança le front contre celui de Robert, pour s'y poser un instant, fermant les yeux, appréciant ce moment de calme, où rien n'avait plus d'importance. |
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