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MessageWhat is love? ₰ ft. Beverley. EmptyLun 20 Jan - 19:36
Beverley&Trinidad ₰ I love you, bitch.

This is nonstop baby, you've got me going crazy. You're heavier than i knew but i don't want no other, you're my cameo lover only here for a moment or two. You stay inside that bubble with all of your trouble; in your black hole you turn from the skies, you dance with your demise. I'll be here when you come home. ▲ Kimbra — cameo lover.


La musique tambourinait dans le fond de ses oreilles, finissant par lui donner comme le tournis. Elle aimait toutes les sortes de musiques: le dancehall, le R’n’B, la salsa et tout le reste: on danse sur tout. Et là voilà à cette soirée dans son ancienne université, à serrer des mains et échanger des rires avec ses anciens camarades de promotions, à ses copines de sororité, à des illustres inconnus. Elle qui ne buvait pas d'alcool s'amusait comme une petite folle de discussions de bric et de broc, papillonnant d'une personne à l'autre avec le même enthousiasme enfantin sans jamais approuvé ni fatigue, lassitude ou ennui. Elle tait comme ça Trinidad: toujours en mouvement, toujours donnant un sentiment de fraicheur même s'il était illusoire; elle donnait le change avec beaucoup de naturel. Les cours à l'UCLA lui manquait parfois mais à présent sa vie était différente: elle avait un emploi qui lui donnait satisfaction et argent, et sa passion dévorante pour la peinture d'un autre côté; et elle tait plus patiente qu'on ne pouvait se l'imaginer, la petite vénézuélienne: l'heure viendrait de peindre pour se faire connaitre. Pour le moment, elle goûtait avec insouciance au flou artistique qui régnait sur sa vie, comme le flou sentimental appelé Berverley Stanford régnait sur son cœur.

Ce flou, c'était un ouragan; il emportait tout sur son passage et ne laissait rien derrière et à chaque passage, Trinidad était bonne pour faire du ménage dans son cœur et recoller les morceaux; ainsi allait sa vie. Jamais elle n'avait songé à se venger de la blonde, jamais elle n'avait essayé de lui faire comprendre qu'elle souffrait de ses caprices et ses écarts; elle souffrait de la propre souffrance de Berverley. Mais contre cela on ne fait rien, après tout. Le temps panse les plaies ouvertes, pour l'une comme pour l'autre. Alors la brune attendait. Beverley revenait toujours, et si un jour elle ne revenait pas, il faudrait en faire son parti. Elle était comme ça, Beverley et bien étrangement c'était un peu ainsi que l'aimait Trinidad, même si elle l'aurait voulu plus apaisée. Car la souffrance de la blonde, c'était aussi sa souffrance, en un sens. Parce que l'amour est ainsi fait; elle n'avait jamais caché à la jeune fille qu'elle tait amoureuse d'elle. Malgré les inconstances de sa petite amie, Trinidad était heureuse de l'avoir dans sa vie: ce sont des choses qui ne se commandent et ne se rationalisent pas.

Elle avait, au détour d'un escalier, croisé le regard de cette adorable peste qui n'avait pas daigné vouloir rester avec elle. Trinidad ne s'en était pas formalisé, lui offrant un de ses adorables sourires tout dénués d'arrière-pensées: elle était si candide, au fond. Beverley pouvait bien faire ce quelle voulait, elle ne pouvait pas briser cela en sa petite amie. C'était une armure d'ingénuité qui la protégerait des coups durs de la vie, depuis toute petite. Et elle avait continuer de papillonner d'un anonyme à l'autre, sa bouche immense toujours ouverte sur un rire de petite fille hyperactive. Elle avait offert des bises et des souvenirs à tout va, avait dansé tout autant et passé une bonne heure avec Phil, un ancien pote de promotion qui aujourd'hui cherchait du boulot dans la publicité. Et parfois ses pensées avaient volé jusqu'à Berverley, se demandant ce qu'elle faisait, si elle était toujours là; bien sûr: Beverley Stanford se doit d'être la star de la soirée, nul doute sur ce fait. Elle sourit comme pour elle-même à cette idée et l'aperçut en haut des escaliers, lui offrant un chaleureux sourire avant de tourner les talons, cherchant à la taquiner un peu en filant dans une pièce attenante e,n espérant être suivie. La brune avait envie de la voir, mais n'insistait pas. Elle savait que Beverley avait ses méchantes humeurs et ne lui avait jamais rien demandé, jamais rien imposé. On impose rien à une fille pareil: on manœuvre.

Parfois, elle était si prévisible, sa petite princesse. La voyant finalement suivre le mouvement avec une sorte de colère dans le regard, Trinidad avait clairement comprit que ce n'était pas les meilleurs sentiments du monde qui animaient Beverley; peu importait. Elle voulait la voir et se moquait de ce que la blonde allait encore lui reprocher: l'important était qu'elle venait à elle alors qu'elle voulait la voir et c'était bien tout ce que voulait Trinidad, cachée derrière la porte pour pouvoir la refermer tranquillement derrière sa petite amie pour profiter de quelques minutes d'intimité pour discuter, même si elle se doutait que la discussion ne serait pas la plus prompte aux marivaudages qui soit.

Peu importait; elle voulait juste être avec elle, ne serait-ce qu'une minute. Et dans sa petite robe colorée, elle attendait l’inéluctable avec un sourire invincible.
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What is Love ?

Qu'est-ce que l'amour ? Chérie ne me blesse pas, Ne me blesse pas, non pas plus. Qu'est-ce que l'amour ? Chérie ne me blesse pas, Ne me blesse pas, non pas plus.. ► Haddaway - What is love ?
Un verre à la main, trempant ses lèvres dans le breuvage qu’elle n’appréciait même pas, Beverley observait surtout les agissements de Trinidad. Elle n’en donnait pas l’air, elle faisait comme d’habitude, la musique lui vrillant les tympans pendant qu’elle donnait des rires faux à des blagues idiotes. Elle se laissait tripoter sans grande conviction par ce type dont elle avait oublié le nom, mais faisait toujours en sorte d’enlever discrètement sa main quand il voulait se montrer trop entreprenant. Elle se foutait totalement de ce pauvre garçon, il n’était là que pour faire joli dans le tableau qu’elle offrait avec sa robe blanche et sa coiffure très classe. Il était juste le pauvre anonyme accroché aux basques de la Princesse, qui n’arrivait encore pas à croire à la chance qu’il avait de pouvoir poser ses mains sur Beverley Stanford. Elle ne profitait même pas de sa soirée. Une de plus dans laquelle elle devait apparaitre pour garder et renforcer sa grande popularité. Une de plus à subir les compliments faux de personnes toutes aussi fausses. Elle jouait la star, mais elle rêvait d’une soirée au calme, à regarder un film pelotonnée contre Trinidad. Mais ça, elle n’allait certainement pas l’avouer. Elle n’allait pas avouer à quel point elle avait simplement envie d’une petite soirée en amoureuses. A quel point elle crevait d’envie de pouvoir simplement souffler deux minutes dans sa vie où s’entassaient des centaines de connaissances qu’elle n’estimait pas et qu’elle descendait à la moindre occasion. Pas sûr, même, qu’elle s’en rendait compte elle-même.. Elle se disait heureuse, la gosse de riches, et épanouie. Mais elle n’était peut-être pas suffisamment stupide pour croire à ça. Elle essayait juste de s’en convaincre, parce que c’était plus facile que d’admettre qu’elle était étonnement malheureuse.

Et sa petite-copine, resplendissante dans sa robe colorée, était en train de l’agacer à passer de gens en gens avec ses grands sourires et ses éclats de rire que la blonde devinait sans mal. De toute la soirée, elle n’avait que peu quitté des yeux la vénézuélienne, alors qu’elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne la voulait pas dans ses pattes ce soir. C’était plus fort qu’elle.. Elle ne pouvait pas s’empêcher de surveiller les faits et gestes de sa belle. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être jalouse de tous ces anonymes qui passaient un peu de temps avec la brune. Et de sentir carrément la colère venir lui serrer la gorge avec force en la voyant s’attarder avec ce mec. Une heure. Trinidad avait passé une heure collée à ce type, et Beverley menaçait de péter un câble d’une minute à l’autre. Et ce n’était pas les grands sourires que la brunette lui envoyait de temps en temps qui étaient en mesure de la calmer. Au contraire. Elle était plus agacée que jamais. Elle avait envie de faire un scandale, là, tout de suite. Si elle se retenait, présentement, ce n'était que pour son image. Lui faire une crise de jalousie en plein milieu de tous ces gens qui auraient le regard braqués sur elles n'était pas l'idée du siècle.. Alors elle se retenait. Mais elle bouillonnait. Et en la voyant tourner les talons pour entrer dans une pièce voisine, ce fut impulsivement que Beverley se décida à avoir une petite conversation avec elle. Histoire de remettre les choses dans leur bon contexte. Histoire qu’elle comprenne bien que son comportement d’une insolence sans nom n’avait pas lieu d’être. Au fond, elle savait que ce n’était pas de l’insolence. Que Trini était comme ça. Mais ça l’insupportait. De savoir qu’elle pouvait ne serait-ce que rire avec quelqu’un d’autre qu’elle, ça l’a mettait dans une colère noire. Elle descendit les marches en se forçant à ralentir l’allure, ses yeux jetant des éclairs.

Beverley entra dans la pièce, la porte se refermant derrière elle. Elle posa son regard sur sa brune, avec l’envie de la serrer contre elle et de l’embrasser jusqu’à manquer d’air. Mais  la rage de l’avoir vu si proche d’une autre personne avortait la moindre idée de tendresse en elle. « Tu joues à quoi, là ? » C’était froid. Et son regard en disait long sur sa pensée. Elle s’éloigna d’un pas de Trini, histoire de ne pas la gifler « T’es conne, ou quoi ? C’était quoi ton petit jeu, là ? C’était qui ce type ? Fais pas n’importe quoi, Trini, je ne vais pas le supporter. Tu dis bonsoir, et encore.. Mais tu ne restes pas une heure avec qui que ce soit, comme ça ! Y’a vraiment un truc qui tourne pas rond dans ton esprit. Tu prends trop de libertés, ça me gonfle sévèrement. J’te savais stupide, mais pas à ce point ! » Elle ne souriait pas. Elle ne rigolait pas. Elle était juste en colère. La musique filtrait à travers la porte close, et Beverley ne pouvait s’empêcher de défier Trinidad du regard. De lui dire sans mot qu’au moindre faux pas, elle n’allait pas la louper. C’était comme ça depuis un an et demi et Beverley n’avait pas l’intention de changer sa façon de traiter Trinidad..  


Trinidad & Beverley

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MessageWhat is love? ₰ ft. Beverley. EmptyMar 21 Jan - 16:07
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Il y avait toujours cette petite douleur dans la poitrine. Avec Beverley rien n'était jamais simple, pour la simple et bonne raison qu'elle n’était pas une fille forcément très complexe, mais surtout une fille complexée, à prendre avec des pincettes. Et si beaucoup n'y voyaient que du feu et suivaient son jeu de fille forte et assumée, Trinidad n'était pas dupe: elle connaissait sa princesse mieux que personne et avait sentit ce malaise qui l'habitait, bien qu'ayant du mal à mettre une identité dessus. Elle était aussi un peu comme ça, à se faire une carapace de force pour cacher ses faiblesses; alors elle ne pouvait que comprendre sa petite amie. Peut-être se ressemblaient-elles,d ans le fond, malgré leurs différences: l'une aussi riche que l'autre était modeste, aussi blonde que l'autre était brune, aussi populaire et dans le vent que l'autre était restreinte au cercle de quelques sincères amis. Ses yeux clairs choisirent ceux sombres de sourde colère de Beverley, et elle sourit par réflexe, un peu nerveusement. Dans le fond, elle aimait ce regard: il parlait d'amour, même s'il ne savait que hurler. C’était le regard de la fille qu'elle aimait porté sur elle. Son attention sur elle, comme une caresse un peu rude: de celle que la blonde ne lui offrait pas vraiment mais distillait volontiers aux autres.

A sa question froide, tranchante, Trinidad n'offrit qu'une réponse sous la forme d'un air candide, étonné; rien de bien étonnant cependant à cet accès de possessivité qui était un des traits de caractères de sa bien aimée. La brune ne répondit pas, parce que répondre c'est s'accuser; répondre c'est tendre la main vers le conflit. A l'instar de Berverley, son regard en disait long sur ses pensées: elle n'avait jamais montré de docilité particulière à l’encontre de la blonde, mais n'avait jamais souhaiter monter de front face à elle, ne cherchant pas la bagarre, préférant lâchement ignorer le conflit récurant. Combien de temps encore parviendrait-elle à se cacher au fond de son trou? Cette situation était moralement épuisante, pour Beverley aussi, très certainement. S'adossant contre la porte refermée, elle empêchait ainsi à la blonde de sortir, mine de rien...

"Et toi, pourquoi tu te laisses tripoter si tu sors avec moi?"

Ce soir, elle n'avait pas envie de filer dans son trou. Trinidad n’était ni du genre jalouse, ni vraiment du genre possessive; elle n'était pas regardante sur l'attitude de ses copains et copines, du genre insouciante et tranquille. Son ton, au contraire de celui de sa petite amie, n'était ni agressif ni impérieux. Aucune froideur, aucune mesquinerie: une simple question posée, comme un enfant battu demande pourquoi on le frappe; et ses yeux concernés semblent se remettre en cause, comme s'il demandaient "qu'est-ce que je fais mal, pour que tu ailles voir ailleurs?"... elle roula un instant des yeux, presque excédée.

"Oh Bev, s'te plais... bonjour la mauvaise foi...", elle claqua sa langue sur son palais, "c'est toi qui passe ton temps à me tromper. Je causais à un ancien pote."

Elle se massa un peu la nuque, sans perdre sa contenance mais en affichant une certaine nervosité; pourtant la brune était une femme honnête, peut-être parfois un peu trop. Elle ne disait que ce qu'elle pensait, et pensait ce qu'elle disait sans chercher plus loin.

"Le truc qui tourne pas rond chez moi, c'est toi", elle la fixa en marquant une pause, "je sors avec un fantôme qui me snobe toute la soirée puis me demande ce qui cloche chez moi..."

Elle bougonna un peu en espagnol, visiblement soudain de vilaine humeur et dieu savait qu'elle était une femme au moins aussi bornée que sa petite amie. Sans plus de formalité, la jeune fille attrapa les mains de la blonde et se lova contre elle, la serrant comme le ferait une petite fille en refusant de la lâcher.

"Je t'ai et je te garde, là", elle eut un vague sourire, "je ne te laisserai pas à un de ces lourdauds", elle releva le regard vers le visage de Beverley, "tu doutes toujours que je t’aime..."

Elle enfouie son visage dans la masse de cheveux longs, cherchant le contact car elle savait qu’elles étaient tranquilles un petit moment, à l'abri des regards indiscrets qui elle la laissait de marbre mais dérangeaient sa petite amie.

"... tu me dis jamais que tu m'aimes...", se plaint Trinidad, "je fini par me dire que tu ne m'aimes pas et qu'on ferait peut-être bien de rompre pour de bon parce que tu te fais chier avec moi... ou que t'as honte d'être avec moi."

Elle savait que ce genre de phrases était avec Beverley une bombe lâchée dans un champ de bataille; mais elle savait aussi que pour obtenir quelque chose de cette fille, elle devait l'attaquer comme elle se faisait attaquer, et tenir bon la charge tant qu'elle le pouvait.
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Qu'est-ce que l'amour ? Chérie ne me blesse pas, Ne me blesse pas, non pas plus. Qu'est-ce que l'amour ? Chérie ne me blesse pas, Ne me blesse pas, non pas plus.. ► Haddaway - What is love ?
A la voir, là, adossée au mur comme pour l’empêcher de sortir, Bev’ avait à la fois envie de la pousser et de l’embrasser. La contradiction, les paradoxes, au final c’était toute sa vie.. Il n’y avait qu’elle pour ne pas s’en rendre compte. Les autres n’y prêtaient pas attention, parce qu’ils étaient trop aveugles ou trop stupides pour ça. Et elle, elle était la princesse des aveugles, à rejeter ses problèmes d’identité au fond d’un trou quand elle n’était pas en train de s’en servir pour briser le cœur de sa brune en trouvant tout ça normal. Elle avait trop l’habitude que Trinidad ne dise rien, ou pas grand-chose. Alors, quand elle répliqua, d’un ton qui n’avait pourtant rien de particulièrement acerbe ou accusateur, Bev’ lui lança son plus beau regard noir. De celui qui semblait dire « Ferme-la, tout de suite. » tout en sachant voir la pertinence des propos de sa brune. Enfin, presque. Beverley était de mauvaise foi, ce n’était pas le plus grand secret de la planète. Et quand elle décidait qu’elle avait raison, elle attendait que tout le monde la suive. « C’est pas la question. C’est pas moi qui suis en tord, là. » répliqua-t-elle, sans lâcher Trinidad du regard. Non, elle la défiait même. Le genre de défiance qui semblait dire « Vas-y, dis que j’ai tord, et je te laisse en plan. » Parfois, même Beverley elle-même se trouvait peste. Mais elle ne faisait aucun effort pour que ça change, elle se complaisait là-dedans. Quel effort avait-elle à faire, après tout ? C’était aux autres de s’adapter, pas à elle. Mais ce soir, visiblement, Trinidad n’avait pas envie de s’adapter.

Le bruit d’une langue claquant sur un palais fit presque sursauter la blonde, alors que Trinidad parlait encore. Et la colère monta encore plus aux mots qui furent prononcés. Elle était en train de se prendre ses fautes en pleine figure, et ça ne lui plaisait pas. Pas du tout. Mais elle allait se venger. De cette soirée, de cette conversation. Elle s’en faisait la promesse. Beverley se rendait compte que ça lui faisait mal d’entendre ça de la bouche de sa brune. Mais elle ne le montra pas, gardant sa tête de femme en colère qui a des milliards de choses à reprocher à sa compagne. Elle chercha ses mots, sans les trouver. Pour cette fois, Trinidad avait marqué un point. Mais la joute verbale était loin d’être terminée, et Beverley n’était pas le genre à se laisser marcher sur les pieds. Certainement pas. Et la suite du discours de sa brune lui arracha un petit rire sans joie « Oh pitié, t’as pas besoin de moi pour que ça ne tourne pas rond chez toi.. Arrête ta comédie.. » lui lança-t-elle, en roulant des yeux. Elle arqua un sourcil, et fixa Trinidad d’un air moqueur lorsqu’elle poursuivit « Tu savais très bien comment ça allait se passer, ce soir. Tu n’avais qu’à pas venir, si ça te pose soucis à ce point. J’ai autre chose à faire que de m’occuper de toi quand je suis en soirée, Trinidad. J’ai pas besoin d’un boulet de plus accroché à mes basques.. »

Elle leva les yeux au ciel en entendant sa petite amie bougonner des trucs en espagnol, sans s’attendre une seule seconde à sentir les mains de sa brune prendre les siennes. « Lâche-moi.. » Elle n’était elle-même pas convaincue de ce qu’elle disait, la chaleur de Trinidad contre la sienne faisait baisser sa colère doucement. Mais plutôt crever que de l’admettre.. Elle jeta un regard anxieux à la porte, gardant ses bras ballants le long de son corps, sans donner à Trinidad ce qu’elle voulait.. Sa brune ne la lâcha pourtant pas, s’accrochant à elle comme une gamine. Les mots qu’elle lui lança touchèrent Beverley, mais elle se garda bien de le montrer, restant de marbre, fuyant le regard de sa petite-amie lorsque celle-ci releva le visage sur elle. Le cœur de la blonde battait la chamade, mais elle tenta une nouvelle fois de pousser la brune à la lâcher, toujours sans grande envie, cependant. Seulement, le reste du discours tenu par Trinidad fit retrouver à Beverley toute sa conviction..

« Mais ferme-la un peu ! Tu cherches quoi, en me disant ça ?! » Elle repoussa fortement Trinidad, reculant pour fuir son contact physique. Son regard s’attarda sur le visage de sa petite-amie.  « T’es vraiment une connasse.. A retourner la situation comme ça.. T’es limite à te laisser tripoter par ton « ancien pote » et tu viens me faire des reproches.. Et maintenant, tu me dis ça ? Tu vas me rendre folle ! »  Son regard était brûlant de reproches qu’elle-même ne comprenait pas et elle fit nerveusement craquer ses doigts « Et toi.. Toi, t’acceptes jamais qu’on dorme ensemble, tu préfères passer tes nuits avec ta conne de Cambria. Tu me dis jamais rien, ni quand tu vas bien, ni quand tu vas mal. Par contre, te confier à l’autre parasite, là, y’a pas de problèmes. Remets-toi en question. Peut-être que si tu m’accordais un peu plus de temps, je commencerais à t’accorder un peu plus de considération ! C’est trop facile de me sortir des trucs du genre, alors que toi, tu la préfère, elle ! Alors ferme-la et arrête d'essayer de me faire culpabiliser ! J'te dois absolument rien. » C’était sorti, un peu tout seul. Ce n'était même plus de la jalousie, ou de la possessivité, mais vraiment un truc qu'elle avait sur le cœur. Elle en avait dit plus que ce qu’elle aurait voulu, mais elle avait eu besoin de le sortir.

Parce que s’il y avait bien une chose qui la blessait dans sa relation avec Trinidad, c’était bien la présence de Cambria..



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Elle le regretterait, tôt ou tard et en était bien consciente. Même si Beverley avait ses faiblesses, il n'était pas bon de monter au créneau et de la provoquer. Mais pour Trinidad cela n’était pas une provocation, pas une déclaration de guerre mais simplement une déclaration d’amour. Elles n'avaient pas la même notion de l’attachement, très certainement. Son regard sombre lui intimait de se taire mais la brune avait également un caractère relativement fort, à ses heures perdues. Peut-être fallait-il porter la pointe d'un couteau au fait de l’abcès qu'était leur relation, pour essayer de faire avancer cette drôle d'histoire: Trini aimait Beverley, et s'accrochait à elle avec toute la force mentale qu'elle pouvait mais la blonde tait comme un animal sauvage; on ne la domptait pas, on ne l'apprivoisait même pas. C'était ainsi qu'elle l'aimait, sa blonde: alternativement forte et fragile, toujours farouche, agressive. Elle l'aimait tant que souvent cela lui crevait le cœur.

Elle aurait voulu fuir le regard de sa petite amie mais ne put que la fixer en retour, médusée. De quoi était-elle accusée? Elle connaissait la jalousie maladive de Beverley mais était toujours surprise par ses démonstrations, et peinait à s'y adapter. La brune n'eut rien à répondre à sa question, parce qu'elle était trop choquée pour répondre, trouvant l'à-propos idiot. Elle n’avait jamais fait grand cas des garçons et à vrai dire se pensait surtout lesbienne, en définitive; Trinidad pensait que Beverley l'avait comprit. Elle secoua la tête.

"Bev... je suis lesbienne"
, elle se raidit, sentant la colère poindre en elle mais parvenant à la maitriser, "je n'aime que les filles."

Pauvre justification face à la blonde, elle le savait bien. Pourtant c'était elle qui avait provoqué cette discussion et elle savait bien qu'elle devait assumer ce fait, même si Beverley était de mauvaise fois, même si elle la faisait souffrir. Et vis-versa, elle le savait: sa blonde était un être plus sensible qu'il n'y apparaissait, du moins aimait-elle à le penser. Non en effet elle n'avait pas besoin de Bev' pour que quelque chose ne tourne pas rond dans sa vie. Et Beverley n'avait pas besoin d'elle non plus, tout court.

"J'ai besoin de toi, c'est tout"
, fut tout ce qu'elle dit.

Le regard qu'elle offrit pour s'opposer à celui sombre de l'autre jeune femme était loin d'être agressif; c'était un regard d'amour, qui illustrait ce besoin d'elle qu'elle avait, et qui ne cessait de grandir. Elle l'aimait, et contre cela on ne peut rien faire, on ne peut pas lutter. Mais il fallait constamment lutter contre Beverley; c'était la nuance. Leur amour était comme une grande et longue guerre ou la trêve devait toujours venir de Trinidad: Beverley mourrait plutôt que de se rendre. C'aurait été facile d'abandonner, mais Trinidad ne voulait pas: elle aimait la jeune femme et cela valait tout les sacrifices pour elle.

"Je voulais te voir", répondit-elle très honnêtement mais à l'écoute du reste des dires de sa petite amie, les grands yeux clairs de la vénézuélienne devinrent comme humides, "je suis un boulet pour toi?"

C'était une chose qui la heurta profondément, même si la plupart du temps elle parvenait à faire abstraction des méchancetés de Beverley. C'était peut-être la méchanceté de trop, qui touchait profondément la partie la plus tendre de Trinidad qui pâlit horriblement, sentant des larmes poindre aux bouts de ses cils pour rouler sur ses joues. Et lorsque sa petite amie lui demanda de la lâcher, la brune en conçut encore plus de tristesse. Elle pleurait difficilement en général mais la blondinette excellait dans l'art de lui faire du mal. Et pourtant la voilà devant elle, à pleurer profondément, sincèrement heurté. N'était-elle qu'un boulet pour Beverley, un poids qu'elle devait se trainer? Au lieu de rationnaliser comme elle aurait du le faire, Trini n'eut pas la force de se remettre, elle qui commençait à douter d'être aimée. Repoussée sans cesse, elle resta contre son mur, à pleurer à chaudes larmes, si forts qu'elle n'entendit pas la suite des reproches de sa petite amie. Elle pleurait comme un enfant, sans pouvoir s'arrêter. Elle qui l'aimait tellement, comment pouvait-elle...

Le regard brûlant de Berveley n'eut comme opposition qu'un autre regard anéanti, plein de larme; un regard de vrai souffrance.

"Je t'aime Beverley...", elle sanglota, incapable de se reprendre décemment, "je ne veux pas être un poids pour toi. Je voulais juste te voir ce soir... même de loin. Je ne voulais pas venir t'embêter..."

Elle voulait juste être avec elle; même cela semblait à présent contre-nature. Elle regrettait d'être venue, d'avoir parlé à la blonde. Pourtant elle en avait tant besoin. Le reste des dires de sa petite amie l'acheva sur place car force était de reconnaitre que même si elle était affreusement mauvaise, Beverley avait raison: Trinidad ne lui parlait jamais ni de ses humeurs, ni de ses problèmes. Mais la petite brune tait comme cela avec tout le monde; elle n'offrait qu'une face souriante aux autres, faisant croire qu'elle était insouciante de peur de paraitre ennuyeuse ou égoïste. Elle faisait comme si la vie était éternellement belle et sans problème; mais qui n'a pas de soucis? Et pourtant, elle ne parlait pas à Bev: ni de ses peurs, ni de ses angoisses nocturnes qui depuis l'enfance l'empêchaient de vivre normalement. Cambria, moitié d'elle-même, était née un soir de terreurs comme elle en avait régulièrement, émergeant du noir pour l'aider à combattre ses terreurs.

Cambria, Cambria, toujours cette histoire. Mais Trinidad ne pouvait plus se défendre, démunie face à la blonde; elle ne pouvait s'arrêter de pleurer et cela annihilait sa force de caractère et ses bonnes résolutions. Tant pis si elle la repousserait, si elle se moquerait d'elle; tant pis si elle ne l'aimait pas, ne l'aimait plus; tant pis si peut-être elle ne l'avait jamais aimé: elle ignorait tant sur les souffrances intérieures de Beverley.

"Je ne veux pas être un poids pour toi...", répétât-elle en pleurant toujours, fermant les yeux pour essayer de se reprendre. Regarder Berverley était au dessus de ses forces, lui crevant le cœur, "j'essaye d'aller toujours bien pour que ça ne t'énerves pas, pour que tu me trouves agréable.. mais je ne suis qu'un boulet pour toi."

Elle serra les poings si fort que ses phalanges devinrent toute blanches, tendues par des émotions aussi contradictoires que la peur, la tristesse, la colère et le fait de se sentir horriblement perdue dans sa relation avec celle qu'elle aimait. On ne peut pas arrêter d'aimer quelqu'un comme ça; et Trinidad était une amoureuse d'absolu, n'offrant aucun doute sur ses sentiments. Autant tout lâcher, se jeter dans le vide sans parachute et constater les dégâts. Puisqu’elle n'était qu'une créature inutile pour Berverley, plus rien n'avait d'importance.

"Cambria n'est pas un parasite!", s'emporta Trinidad en donnant un grand coup de pied dans le meuble à côté d'elle, "si tu traites Cambria de parasite, c'est moi que tu traites de parasite, parce que c'est mon Daemon! Mais ça tu t'en fiches, de me traiter de parasite, de boulet, de connasse!"

C'était lâché: Cambria n'était autre que Trinidad, une autre moitié d'elle-même. Insulter le Daemon revenait à insulter la Liée. Elle n'avait jamais dit cela à Beverley et pour cause: elle pensait que la blonde ne pourrait pas comprendre qu'elle et Cambria n'était qu'une seule et même personne.

"Je suis malade, voilà ce qu'il y a, et je ne veux pas que tu le vois. Je ne veux pas que tu te moques de que j'ai, que tu soies gênée parce que je suis pas comme les autres. Tu as déjà du mal à être avec moi parce que je suis une fille, alors je ne veux pas que ma maladie te fasse fuir. Et si tu te demandes, ça ne se guéri pas."

Elle se reprenait petit à petit, signant surement son arrêt de mort en même temps que celui de sa relation avec Berverley. Peu importait, finalement.

"On ne peut dire ça qu'aux gens en qui on a confiance, et je n'ai pas confiance en toi, Beverley, parce que tu me trompes, tu te moques de moi, tu me repousses.... et en plus tu ne m'aimes même pas... alors je ne te dirais rien...


Son pied lui faisait mal, d'avoir frapper ce pauvre meuble qui finalement n'avait nullement protesté. Trinidad pleurait toujours mais ses mots se teintaient d'une cruauté revancharde: elle ne lui dirait rien, rien de rien. Elle ne lui dirait jamais ce qu'elle a et la laisserait soit s'inquiéter dans son coin, soit passer à autre chose. Surement Beverley n'en avait rien à faire, comme Trini avait le sentiment qu'elle n'avait rien à faire d'elle. La brune ne lui avait jamais dit; peut-être aurait-elle du mais elle avait présentement trop de colère pour s'en vouloir. Le jour où elle avait été admise aux urgences parce qu'elle n'avait pas dormi depuis des jours, c’était la main de Cambria qu'elle tenait, pas celle de Beverley, parce qu'elle savait que la blonde n'aurait pas voulu être gêné de devoir la soutenir. La brune s'essuya les yeux, soupirant lourdement.

"Je t'aime, tu me rends complètement dingue à la longue... je ne sais plus quoi faire..."

Elle ne savait pas quoi faire en effet, se trouvait méchante sans raison et ne voulait pas parler ainsi à celle qu'elle aimait et qui la poussait dans ses derniers retranchements.
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What is Love ?

Qu'est-ce que l'amour ? Chérie ne me blesse pas, Ne me blesse pas, non pas plus. Qu'est-ce que l'amour ? Chérie ne me blesse pas, Ne me blesse pas, non pas plus.. ► Haddaway - What is love ?
Elle y avait été fort, elle le savait. Mais ce n’était pas de sa faute. Non, ce n’était pas de sa faute. C’était Trinidad qui l’avait cherché.. Elle, elle n’était pas en tord. Elle n’était jamais en tord, jamais. Etait-ce réellement la vérité .. ? Oui, ça devait l’être. Il n’y avait pas d’autre alternative. Si elles en étaient là, c’était à cause de Trinidad. Après tout, c’était elle qui avait voulu cette conversation. Elle qui avait fait venir Beverley dans cette pièce. La blonde n’avait rien à se reprocher. Presque rien. Ou presque tout.. Mais si tel était le cas, alors elle n’assumerait pas. Comme d’habitude. Comment les autres faisaient-ils pour voir en elle cette femme forte et caractérielle, alors qu’elle-même se trouvait parfois si affreusement et cruellement lâche ? Elle haussa les épaules, lorsque Trinidad lui lâcha qu’elle était lesbienne, ravalant que ça ne voulait rien dire. Et ça, elle était très bien placée pour le savoir.. Trop bien, peut-être. Et peut-être était-ce pour cette raison qu’elle avait tenu ses lèvres closes. Pour ne pas se retrouver face à une évidence, à celle qu’elle niait depuis trop de temps ; elle était elle-même lesbienne, mais ça ne l’empêchait d’aller batifoler avec des hommes. Même si ça ne lui laissait qu’un goût atrocement amer en bouche. Même si les hommes ne lui faisaient pas l’ombre d’un quoi que ce soit. Parce qu’elle voulait se prouver qu’elle les aimait, les hommes, et que toute l’attirance qu’elle pouvait avoir pour les femmes n’était qu’une passade.

Ca lui faisait mal de trainer comme ça sa petite-amie dans la boue. Mais c’était sa seule défense.. Elle ne savait même pas pourquoi elle devait se défendre, mais elle le faisait, c’était plus fort qu’elle. Et elle devenait méchante, et blessante. Elle lâcha un soupire, lorsque Trinidad lui lança qu’elle avait besoin d’elle. Beverley avait besoin de Trini, elle aussi. Mais autant se faire couper tous les membres un à un, plutôt que de laisser les évidences la porter. Elle ne voulait pas assumer ça. Il n’y avait pas grand-chose que la blonde voulait assumer, de toute façon.. Et à la place de mots qui auraient pu être doux, ce furent des mots presque brutaux qui sortirent des lèvres de la blonde. Boulet. La vénézuélienne était-elle un boulet pour l’américaine ? Beverley détourna le regard. Elle ne voulait pas voir la peine dans le regard de la femme qu’elle aimait. « Regarde-toi, Trini.. Bien sûr que tu es un boulet. » Enfoncer le couteau, et le tourner. Le tourner jusqu’à ce ça fasse réellement mal, jusqu'à ce que les dégâts soient irréversibles. Elle ne savait faire que ça. Mais ce n’était pas que le cœur de sa brune qu’elle était en train de briser. Elle sentait le sien se fissurer. Et elle savait qu’elle ne pouvait pas remettre la faute sur quelqu’un d’autre. Et pourtant, elle garda ce regard brûlant de reproches. Un regard qui n’avait plus de sens, dans la situation présente.. « Je t’aime Beverley.. » Les mots étaient, pour la blonde, comme une lame chauffée à blanc qu’on lui enfonçait loin dans le cœur. Et seul le silence porta cette déclaration faite entre deux sanglots. Le silence, suivit des reproches. Car les reproches, c’était bien tout ce qu’elle était capable de faire.

Toute cette situation, toute cette mascarade qui durait depuis un an et demi commençait à épuiser Beverley. Elle n’en pouvait plus. Les choses étaient trop compliquées, et c’était bien le plus gros problème. Elle se faisait du mal en faisant du mal à Trinidad. Et ça l’énervait d’autant plus de s’en rendre compte.. Et lorsque le sujet Cambria fut amené sur le tapis, la colère sourde, destructrice de l’américaine ne fit que s’accroitre.. Elle sursauta à peine lorsque Trinidad se vengea sur un pauvre meuble innocent, serrant elle-même les poings. Et, lorsqu’elle prit la parole, le niveau sonore de sa voix était plus élevé que ce qu’elle aurait voulu.. « Oui, je m’en tape de te traiter de connasse, et de boulet ! Et de parasite, tiens, si tu te sens concernée, même si tu n’es pas ELLE ! Et je m’en tape que ce soit ton Daemon !! Je m’en tape que ce soit une part de toi, ou je ne sais pas quelle connerie ! Tout ce que je retiens, c’est que tu la défendrais bec et ongles, alors que je suis certaine que tu ne ferai pas le quart pour moi ! C’est juste une putain de meuf qui vient foutre la merde dans ce semblant de couple qu’on forme ! Alors je la traite de parasite si j’en ai envie, Trinidad, parce que c’est ce qu’elle est ! » La blonde ne pouvait pas comprendre la relation entre un Daemon et son Lié. Encore moins lorsque cette relation était si fusionnelle qu’elle en devenait insupportable. « Tu lui donnes tout, à elle ! Tes nuits, tes rires, tes états d’âme. Et moi, je reste comme une conne sur le côté ! Alors j’emmerde ton Daemon, du plus profond de mon être ! »

Et la suite n’allait sûrement pas arranger les choses. Avec rage, Beverley essuya une larme qui avait coulé sur sa joue. Une larme de haine. Car c’était bien la haine la plus pure, la plus animale et la plus destructrice qu’elle ressentait envers Cambria.. Mais, entendre de la bouche même de Trinidad qu’elle était malade stoppa net la haine dans sa course folle, pour ne laisser place qu’à une inquiétude teintée d’une incompréhension visible. Elle fronça les sourcils, les poings toujours serrés. Et écouta autant qu’elle le pouvait. « Qu’est-ce que tu as ? » L’inquiétude brute avait fait trembler la voix, et elle essaya de se reprendre. La suite du discours de Trinidad l’aida à le faire..  « Je n’ai pas confiance en toi, Beverley. » Elle n’entendit même pas la suite. Son cœur se serra tellement fort qu’elle en eut presque mal. Elle se doutait que Trinidad n’avait pas confiance en elle.. Elle s’en doutait, mais l’entendre était déjà autre chose.. Et, lorsqu’un nouveau « Je t’aime » passa les lèvres de sa petite-ami, Beverley eut juste le réflexe de rire de ce rire froid qui signifiait qu’elle ne la croyait pas. « Tu ne me fais pas confiance. A l’autre, tu lui accordes.. tout. Et à moi, tu ne me fais même pas confiance. Et tu viens me dire que tu m’aimes, ensuite. Tu te fous de la gueule de qui, Trinidad ? » Elle s’approcha d’elle, se plantant juste devant elle. Son ton était redescendu, sa voix tremblant d’une colère froide « Qui tu aimes le plus. Elle ou moi ? Elle, j’en suis sûre. Et ça.. Ça me rend dingue. Oh, elle tu lui fais confiance, de toute façon. Moi, je ne suis pas assez bien pour mériter la confiance de Miss J'ai-une-maladie-incurable-à-la-con.. » Son regard s’accrocha à celui de Trinidad « T’as raison, ça me gêne. De savoir que je sors avec une foutue malade. Et si tu ne sais pas quoi faire, je vais te le dire, moi. Tu vas voir à quel point ça va être simple. On arrête. Point. Pour de vrai, cette fois. De toute façon, tu ne me fais pas confiance et moi, je te trompe. Notre couple est juste de la connerie. »

Sans rien ajouter, sans même écouter ce que Trinidad pouvait bien dire, Beverley se dirigea vers la porte. Mais, la main sur la poignée, elle se permit tout de même d’ajouter « Je me moques de toi, je te repousse et je prends même la liberté de te dégager. Mais ne dis pas que je ne t’aime pas, Trinidad, tu n’es pas dans ma tête. » Elle poussa la poignée, ouvrit la porte et sortit. La colère commençait déjà à laisser place aux regrets. Pour la première fois, elle se prit même à espérer que Trinidad vienne l’embrasser, là, même en plein milieu de tout le monde. Parce que, pour la première fois, elle sentait qu’un truc s’était réellement briser entre elles et que la peur de la perdre se faisait soudainement bien plus qu’étouffante.



Trinidad & Beverley

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MessageWhat is love? ₰ ft. Beverley. EmptyJeu 6 Fév - 17:56
Beverley&Trinidad ₰ I love you, bitch.

This is nonstop baby, you've got me going crazy. You're heavier than i knew but i don't want no other, you're my cameo lover only here for a moment or two. You stay inside that bubble with all of your trouble; in your black hole you turn from the skies, you dance with your demise. I'll be here when you come home. ▲ Kimbra — cameo lover.


Être triste n'y changerait rien et elle le savait bien mais Trinidad ne pouvait pas se retenir; elle avait bien trop de peine en elle pour ne pas y céder devant Beverley, sans vraiment savoir à qui revenait la faute. Bien sur sa petite amie était odieuse, tout le monde le savait. Mais il lui semblait bien que ses propres maladresses faisaient souffrir la blonde et les entrainaient tout autant que les remarques acerbes de l'autre jeune femme vers un puits sans fond. Le silence de Beverley lui sembla plus lourd à supporter que ses reproches et la vénézuélienne se retrancha, la tête enfoncée entre les épaules, la vision floue de trop pleurer.

Un boulet, juste un poids pour elle... était-ce seulement vrai? Elle avait toujours pensé que c'était de la mauvaise fois de la part de sa petite amie et pourtant... tout cela la heurtait profondément, cette fois-ci. Trinidad était quelqu'un de vulnérable, sous sa carapace de fille volontaire; sensible comme une petite fille, elle ignorait la méchanceté et ne savait s'en prémunir. Face aux agressions de Beverley, elle ne savait pas se défendre et c'était quand elle cherchait à faire évoluer les choses entre elles que la brune causait invariablement le plus de dommages. Elle l'écouta hurler, la couvrir d'insultes et de reproches, sans rien dire. Les mots étaient durs; chacun était une flèche de plus enfoncée dans sa chair, l'affaiblissant encore un peu plus à chaque coup.

La jalousie et la souffrance transpiraient par tout les pores chez Beverley, à tel point que cela laissa Trinidad complètement désemparée: la situation, encore une fois, échappait à tout contrôle. Beverley échappait à tout contrôle, surtout son propre contrôle à vrai dire. Elle était parfois la méchanceté incarnée et la latino la haïssait aussi profondément qu'elle l'aimait. Mais l'amour était un sentiment plus fort, plus noble, plus conquérant et il avait pour habitude de vaincre tout le reste. Mais ce soir, l'amour était fatigué d'être constamment trainé dans la poussière, laissant Trinidad simplement effrayée et impuissante. Et lâche, et veule. Et tellement triste, à ne plus en savoir quoi faire.

Chaque insulte jetée à Cambria était une insulte pour elle. Son Daemon, si gentille, si prévenante, n'avait pas mérité une telle haine. Et oui, elle la défendrait bec et ongle, envers et contre tout; Beverley le savait bien. Et au fond d'elle, Trinidad était en colère comme une enfant mise au pied du mur qui ne supporte pas d'entendre les adultes hurler sans raison; elle avait envie de coller sa main dans la figure de cette sale petite peste de Bel Air pour lui remettre les idées en place,d e lui interdire de la prendre pour une moins que rien. N'était-elle pas assez bien pour elle parce qu'elle était latino, immigre... parce qu'elle était une femme? Pourtant l'idée de se venger ne lui vint jamais: elle savait bien que la blonde souffrait comme elle-même souffrait, pas la peine d'en rajouter.

"Pour c'que tu en fais... de ce que je te donne...", maugréa Trinidad pour toute réponse.

C’était un peu mou, comme argumentaire, mais la brune semblait déjà à bout de force. Ce ne fut pas par mesquinerie qu'elle ne lui répondit pas lorsque sa petite amie lui demanda ce qu'elle avait, mais parce qu'elle ne s'en sentit pas le courage: elle n'avait pas envie de jouer celle qui usait de sa maladie pour transformer la colère en inquiétude. C'était pourtant ce qu'elle avait fait, de manière bien puérile. Et à présent, Trinidad ne pouvait se sortir de ce guêpier: ni de celui de ce soir, qu'elle avait provoqué, ni de celui qui durait depuis plus d'un an; elle ne voulait pas en sortir. Le rire froid de la blonde lui tira un frisson; elle allait encore vomir des méchancetés jusqu'à plus soif, elle le sentait d'instinct. Alors, la mine fatiguée, Trinidad entendit Beverley sans l'écouter, le regard vide, la laissant parler autant qu'elle le voulait.

"Je vous aime toutes les deux de manière très différente...", fut tout ce qu'elle dit, la voix sans force, "elle est mon amie, tu es mon amour."

Elle n'avait pas de meilleure et de plus sincère réponse; Beverley ne comprendrait surement pas, parce qu'elle ne voulait pas comprendre. Sa jalousie maladive l'aveuglait aussi surement qu'elle passait son temps, elle, à tromper Trinidad et que cette dernière devait subir toute la souffrance que ce genre de choses offrait. Ce soir, elle avait montré que cela lui faisait du mal; ce soir, elle avait tenter d'avancer. Mais un pas en avant l'avait propulsé un saut en arrière. La brune fuit le regard de sa petite amie; elle n'avait pas envie de regarder la colère en face et les yeux sombres de la blonde la dégoûtaient en cet instant; et pourtant comme elle l'aimait, sa princesse de Bel Air, cette peste qui ne cessait de la tromper. Elle avait sa part de responsabilité surement, mais Beverley la dégoutait plus qu'elle ne l'attirait en et instant.

"On... arrête?"

Trinidad aurait voulu la supplier, se jeter à ses pieds pour lui demander de ne pas mettre cette menace à exécution. Elle ne voulait pas perdre Beverley et pourtant elle savait bien que leur relation ne cessait de se désagréger depuis l'intérieur depuis un moment mais elle ne pouvait se résoudre à être sans elle. Sa princesse, sa poupée. Sa Beverley. Sa tortionnaire et son amour. Sa victime, surement aussi, bien involontairement. Elle qui représentait tant pour la petite brune lui dit qu'elle n'avait pas besoin d'elle. Leur couple, une connerie? Leur amour, une connerie? Elle ne voulait pas y croire mais encore une fois la blonde la heurta si fort qu'elle la vida de toute envie de se rebeller, de se défendre, n'étant plus qu'un simple punching-ball sans vigueur face à elle, secouée de souffrance et de surprise mêlées; ses grands yeux bleus humides ressemblaient à ceux d'une poupée, grands comme des soucoupes.

Sa blonde, sa peste partit comme victorieuse et Trinidad n'eut pas la force de lui répondre, bien trop diminuée. Elle se contenta de la laisser partir, adossée contre son petit bout de mur, la tête complètement ravagée. On arrête. Tout simplement. Tout s'arrête. Tout ça n'était rien... ? Alors pourquoi Beverley lui interdisait de dire qu'elle savait qu'elle ne l'aimait pas? C'était sans queue ni tête avec elle. Trinidad pleura si fort que cela en devint ridicule, une fois qu'elle fut seule, se prenant la tête entre les mains. Les fantômes de ses nuits sans sommeil revenaient la hanter, accentuant son angoisse d'être laissée seule. Seule, à présent; elles rompaient. Et Trinidad serait sans Beverley. Sans sa princesse. Elle hurla entre deux sanglots, incapable de gérer ses sentiments, si fort que cela dut s'entendre dans la pièce d'à côté.

Je ne veux pas être sans toi, même si c'est dur d'être avec toi. Je ne veux pas que tu m’abandonnes, pensait-elle comme une gamine qu'on abandonne au supermarché, comme un chien qu'on délaisse sur une aire d'autoroute, en proie à une angoisse à la fois d'adulte et d'enfant qui la poussa à sortir de la pièce pour courir à la poursuite de cette blonde qui la faisait tant souffrir, la saisissant par le bras pour la retourner; elle ne trouva comme lumineuse idée que de répondre à la haine par l'amour, à cette rupture surement définitive par la seule chose qu'elle pouvait offrir à Beverley: un baiser. Et tant pis pour le monde, tant pis pour tout. Elle ne voulait plus d'elle, alors elle se débrouillerait avec son homosexualité refoulée. Elle, elle l’aimait, mais cela ne semblait pas suffire.

Et elle l'aimait toujours quand elle prit directement la fuite comme une lâche et disparu de la fête, emportant avec elle tout ces mots horribles qui avaient été dit, et ceux qui avaient été pensé, aussi. Pardon, résonnait dans sa tête; encore et toujours pardon.

Pardon de ne pas avoir été à la hauteur, de ne vouloir n'être qu'à toi, de t'avoir embrassée devant tout le monde. Pardon de t'avoir causé tant de problèmes et de peine; pardon de ne pas être un garçon. Pardon d'être lâche. Pardon de t'aimer si fort...

Pardon, Beverley.

Si j'avais été un garçon, tu m'aurais aimé sans souffrir?
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