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 Concours des 6 mois, le texte gagnant par Karen. 
MessageConcours des 6 mois, le texte gagnant par Karen. EmptyLun 14 Juil - 8:50




Concours des 6 mois


Par Karen L. Sander

Pas un mec comme les autres… Rien que d’le penser, ça me fait marrer. Je me suis toujours moqué de ceux qui ne pensent pas être comme les autres. Gentiment hein, j’suis pas un méchant gars. Ils sont tellement nombreux à ne pas vouloir être comme les autres, à se considérer comme uniques, qu’au final ils ne sont que de sombres copies les uns des autres. Ça veut rien dire, pas comme les autres.
A l’inverse, moi j’me suis toujours considéré comme un type comme les autres. Banal. Ou du moins aussi banal qu’un daemon avec une petite année de de vie à son actif peut l’être. J’aime pas spécialement l’aventure, j’aime pas trop les risques même si l’adrénaline de temps en temps me fait plaisir, j’suis pas spécialement grand sans être petit, pas gros sans être maigre, même mes cheveux ne sont ni courts ni longs. Je ne sors pas de l’ordinaire et c’est très bien comme ça.

Ou peut-être devrais-je parler au passé. De ces faits là, mais aussi… de moi ?

Je vous l’ai dit, j’ai rien d’un héros. Rien de rien. Je suis tout juste le gars qui défend une mamie dans le métro lorsqu’elle se fait agresser. Et encore, si le gars qui l’agresse n’a pas l’air trop costaud. Parce que j’suis pas costaud non plus, ah ça non. Alors pourquoi moi ? Pour quelle absurde raison devrais-je être l’exception à la règle ? L’unique ? L’élu ? Encore que l’élu, je vais laisser ça à Matrix. Et Matrix, vous voyez, lui il a l’étoffe d’un héros. Ou presque. Plus que moi en tout cas.

Ce qui m’amène à ces réflexions ? Mon lié. Non, je ne l’ai pas sauvé, ne vous attendez pas à un quelconque moment de gloire. Moi, je n’ai rien fait. Et lui, il est mort. Mais ça, vous le savez déjà, vous qui venez de l’emporter. Alors dites-moi, pourquoi moi ? Qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi ne l’ai-je pas rejoint ?


A pas lents, il s’éloigna de la tombe de son lié, levant les yeux vers le ciel une nouvelle fois à la recherche d’une réponse qu’il ne trouva pas. Etait-ce cela, la mort ? Une vie aussi peu différente du vivant ? Il n’ y croyait pas. Non, il était bel et bien vivant alors que ses congénères s’éteignaient lorsqu’ils perdaient leur lié. Alors qu’est-ce qui clochait chez lui ?

Il repensa à la première fois qu’il avait rencontré son lié… Le jour où il était né. C’était dans une arrière-rue sombre où tous les cauchemars d’une nuit pourraient avoir élu domicile. Il était né à côté d’une portée de chatons qui jouaient sur un vieux carton. Ce fut la première chose qu’il vit. La deuxième, c’est cet homme, en face de lui, en train d’agoniser, reprenant son souffle aussi bruyamment qu’un moteur qui peine à démarrer. Son lié. Il ne sut jamais pourquoi en cet instant, il l’avait retrouvé à moitié mort. D’ailleurs il n’en sut jamais beaucoup sur cet être si discret. Mais il sut qu’il avait été envoyé là pour le sauver. Son instinct de daemon s’éveilla aussitôt et il se lança à sa rencontre, à son secours. Prêt à dévouer sa vie à cet homme dont il ne connaissait rien. On ne peut pas dire que l’homme fut ravi de cette rencontre. Il n’avait en réalité aucune envie de s’encombrer d’un daemon. Malgré tout, il insista, et parvint à entrer dans sa vie par la petite porte. Il n’y avait qu’un but d’inscrit dans sa petite vie de daemon : satisfaire son lié. Et il comptait bien y parvenir coûte que coûte.
Ce fût effectivement une tâche coûteuse. Jamais il ne parvint à se faire aimer de son lié. Ce dernier emporta dans sa tombe la rancune tenace qu’il ressentait à l’égard de son daemon. Mais il ne l’emporta pas avec lui. Non, il le laissa seul, avec sa culpabilité, avec ses regrets, avec ses si qui pourraient refaire le monde. Et s’il s’y était pris autrement, auraient-ils pu s’aimer ? Les choses se seraient-elles passées différemment ? Serait-il toujours en vie ?
Mais ces questions n’avaient plus de sens à présent. Il avait tout raté, son entrée dans la vie, sa vie avec son lié, même la mort lui était passée à côté. Et alors qu’il se dirigeait vers cette ruelle sombre, triste rituel qu’il avait adopté en tentant de refaire le monde, seule subsistait cette question : pourquoi était-il encore en vie ?

Le souffle court, elle se réveilla en sursaut, trempée des pieds à la tête, tremblant de tout son corps. Il lui fallut plusieurs minutes pour réussir à récupérer une respiration normale. Encore et toujours ce même cauchemar. Toutes les thérapies du monde n’y changeaient rien. Encore et encore, elle se retrouvait dans cette impasse sans lumière, poursuivie par des ombres menaçantes qu’elle ne voyait jamais, encore et encore elle hurlait à la mort sans jamais se faire secourir. Même l’hypnose n’avait rien donné.

Impossible de savoir pourquoi elle se projetait sans cesse dans ce lieu imaginaire, pourquoi nuit après nuit ses rêves agités la ramenaient dans cette ruelle sombre. Toutes les nuits, les cauchemars changeaient. Elle était brulée vive, poursuivie, menacée, violée, visée à bout portant. Ce lieu imaginaire, immuable jusqu’au moindre détail, accueillait toutes ses angoisses nocturnes. Ils se ressemblaient tous, tout et si bien qu’elle les confondait.
Et puis il y avait eu cette nuit, ce réconfort. Personne ne l’avait attaquée cette nuit-là. Elle avait rêvé qu’une portée de chatons y avait élu domicile. Un rêve aussi mignon que peuvent l’être de petits félins. Le lendemain, elle avait trouvé sur le pas de sa porte un petit chat noir, avec une tache blanche sur la tête. C’est ainsi que Lumière était entrée dans sa vie. Et si pendant quelques jours les rêves sombres s’étaient adoucis, ils revinrent bien vite, et elle renchaîna thérapies, médicaments, somnifères, dépressions, nuits blanches. Lorsque c’était trop insupportable, elle s’en allait au gré de ses pas, en quête de quiétude nocturne. Etrangement, la nuit lui faisait moins peur dehors que seule, cloîtrée chez elle, en proie à cette ruelle maudite. Mais elle fuyait bien vite lorsqu’elle tombait sur des silhouettes mouvantes.

Il y eut cette autre nuit, où elle rêva de la ruelle en plein jour. Des gamins jouaient, riaient. Le soleil venait éclairer tous les coins habituellement sombres de la ruelle, et les ombres menaçantes se transformaient en cachettes pour les enfants. Mais le lendemain, elle ne trouva rien devant chez elle. Et la nuit d’après, les cauchemars revinrent, plus violents encore. Jusqu’à ce qu’elle décide de ne plus jamais dormir. D’errer, nuit et jour, pour ne plus jamais se retrouver en ce lieu maudit.

Elle partit la nuit, dès que le sommeil se fit sentir. Elle marcha, marcha, marcha, des ampoules plein les pieds. Elle alla aussi loin que ses jambes lui permirent, s’éloignant jusqu’à errer dans des lieux dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Jusqu’à s’écrouler de fatigue sur un banc, alors que le soleil était déjà à son apogée. Et dès qu’elle se sentit dériver, en proie au sommeil, elle se leva à nouveau. Son sac à dos rempli de quelques pauvres vivres se fit plus léger de jours en jours, alors que son corps se faisait lourd et qu’elle peinait à porter sa propre carcasse. Dès qu’elle avait repris assez de forces, elle marchait, se laissant guider par ses pas sans trop savoir où aller. Dès qu’elle n’en pouvait plus, elle s’écroulait, jusqu’à ce que le sommeil se fasse sentir.

L’errance dura dix longues journées, sans même un cauchemar. Lorsqu’elle dormait, c’était d’un sommeil sans rêve.  Jusqu’à ce qu’elle s’écroule, vidée de toute force. Le sommeil l’envahit. Elle lutta, en vain. Cette fois elle était à bout de force.

Ses pas l’avaient emmenée loin, mais ses rêves la ramenèrent une nouvelle fois dans cette ruelle. La fois de trop. Malgré la distance, ses hantises ne l’avaient pas quittée. Sauf qu’il n’y eût ni peur, ni angoisse. Juste une belle colombe blanche qui venait se poser à côté d’elle pour veiller sur sa pauvre carcasse. Elle dormit d’un sommeil lourd, long, apaisant. Lorsqu’elle s’éveilla, tirée de son songe, il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre ce qu’il lui arrivait. La ruelle. C’était là que ses pas l’avaient menée. Dans ce lieu imaginaire qui hantait ses rêves depuis des années. Avant qu’elle ne trouve la force de se lever, elle heurta du regard celui qui, assit en face d’elle, l’avait veillée depuis le milieu de la nuit. La colombe blanche de son rêve. Un garçon au visage banal, ordinaire, ni grand ni petit, ni laid ni beau. Et pourtant, c’était la plus belle vision qu’elle n’avait jamais eue.

Ils se sourirent tous les deux. L’attente était révolue, les questions envolées.

Peut-être n’était-ce pas un hasard. Peut-être n’était-il pas né de l’agonie de cet homme dans la ruelle. Peut-être était-il simplement la réponse à tant de cauchemars. Pour le monde, il n'était définitivement pas un héros. Juste un type comme les autres. Mais dans sa vie à elle, il apportait la lumière et c'était tout ce dont ils avaient besoin.



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