Première chose à savoir sur le jeune homme. Sa coupe de cheveux c’est ça marque de fabrique. Brun, blond, noir, court, long, en crête, il en change comme on change de vêtement donc ne vous étonnez pas si un jour vous le voyez brun avec une coupe en brosse et le lendemain blond avec une crête. C’est son côté impulsif qui s’extériorise, il suffit qu’il passe devant un coiffeur et qu’une idée germe dans sa tête pour qu’il y rentre et se fasse faire une nouvelle coupe. Mais à la base il a des cheveux foncés oscillant entre le brun et le noir.

L’autre point caractéristique de Samaël ce sont ses yeux. Dun bleu très clair il semble une fenêtre ouverte sur son âme et laisse transparaitre la moindre de ses émotions et ce même lorsque son visage reste impassible. En tout cas de ce côté-là aucune chance de le voir porter des lentilles de couleur, il aime bien trop l’effet que son regard couleur de glace a sur les autres. Enfin, à défaut de lentilles le jeune homme usé quand même fréquemment de lunette noire, n’appréciant guère que ses yeux trahissent son état d’esprit.

Si l’on passe au reste de son visage on peut noter que le jeune homme ne porte ni la barbe, ni la moustache, par contre il n’est pas rare de le voir mal avec une légère repousse de barbe les jours ou il s’est levé en retard. Cela étant dit la majeure partie du temps il est parfaitement rasé. Que dire de plus si ce n’est qu’il paraît facilement plus jeune qu’il ne l’est et ce surtout lorsqu’il se décide à sourire. Hormis cela il a un faciès plutôt commun à la peau claire et aux traits fins arborant presque constamment une expression de parfaite indifférence.

Bien passons au reste de son physique. Samaël n’est pas le genre bodybuilder tout en muscle, oh il en a après tout il est sportif, mais il a plutôt une carrure fine et toute en souplesse. Enfin si vous lui demandez d’ôter son t-shirt vous découvrirez des pectoraux et des abdominaux parfaitement dessiner, mais habiller ils ne sont pas visibles, au point que le jeune homme en semble presque fluet. Il a donc plus un physique d’acrobate, tout en finesse et en souplesse, que de lutteur. Il n’en reste pas moins agréable à regarder.

Pour finir Samael n’a pas de signes distinctifs. Il ne porte aucun piercing, n’a pas de tâches de naissance ou de cicatrice pouvant le différencier d’un autre. Il n’a même pas un tatouage. Il faut dire qu’il ne porte pas vraiment d’intérêt à la symbolique de ces derniers ni à l’esthétisme que certain leur accorde. Quant au côté vestimentaire il est difficile de le décrire puisque vous pourrez aussi bien le croiser en smoking qu’en jean t-shirt, tout ce qui est bon à savoir c’est qu’il n’a rien d’un accro de la mode et choisie plutôt ses tenues pour leur confort et leur côté pratique.

Quand on connaît Samaël difficile de le prendre pour un policier et encore plus pour un ancien militaire. En même temps à tout juste trente ans monsieur se comporte encore comme un vrai gamin. Espiègle, franc, curieux, joueur et moqueur il a tout d’un enfant de cinq ans, l’insouciance en prime, mais attention, gamin ne veut pas dire simple d’esprit. Samaël est en effet un jeune homme intelligent, il ne se prend juste pas au sérieux et a décidé depuis bien longtemps de ne plus se casser la tête et de vivre au jour le jour.

Par contre inutile de vous l’imaginer comme le genre de garçon souriant et drôle qui amuse toujours la galerie. Samaël est lunatique au possible alors oui, il lui arrive d’être de la meilleure compagnie, mais un rien efface son sourire et le fait partir en vrille. Eh oui, il a le sang chaud et si on ajoute à ça son côté sûr de lui, impulsif, têtu et rancunier on obtient le genre de personne avec qui il vaut mieux prendre des pincettes si on ne veut pas se manger un coup de poing.

C’est d’ailleurs dans ces moment-là qu’on prend conscience de son passé de soldat, froid il se montre alors aussi bagarreur, débrouillard, déterminé et indépendant. Mais si vous avez la chance de savoir calmer le jeu alors vous vous rendrez vite compte que finalement Samaël est juste un jeune homme avec un trop-plein d’énergie, un dynamisme sans failles, une véritable addiction aux sports et aux sensations fortes qui a juste un petit problème quand il s’agit de canaliser ses émotions. Il ne sait, en effet, pas gérer son ressentie.

Donc, quand on y regarde bien on peut dire qu’il y a deux Samaël. Un qui croque la vie à pleine dent, et un froid est violent. Non le jeune homme n’est pas bipolaire, ce pseudo dédoublement de personnalité est en fait totalement volontaire à la base et lui sert à se protéger des coups dure. Samaël étant du genre sûr de lui c’est là l’unique moyen qu’il a trouvé pour garder son assurance intacte et ne pas flancher face aux épreuves que la vie lui a imposées. Il n’a pas toujours été aussi lunatique, mais ça seul ceux qui l’ont connus avant qu’il ne soit militaire le savent.

C’est en 1984 que commence notre histoire et plus précisément le 1er juillet à Los Angeles. Samaël ouvrait alors les yeux sur ce monde pour la première fois. Premier né d’un couple de militaires il était destiné à rester fils unique. En effet peu de temps après sa venue au monde son père quitta le pays avec d'autres pour partir en mission en Afrique. C’est seulement cinq années plus tard qu’il revint tard avec pour unique honneur de voir son cercueil décoré du drapeau Américain et laissant derrière lui une veuve et un gamin. Morts pour la patrie, voilà les mots que le colonel prononça devant l’enfant et sa mère. Le petit garçon ne connut donc son père qu’à travers les photos qu’il put voir de lui et les récits de sa mère. Malgré tout il l’idolâtra toute son enfance, le voyant comme le parfait modèle à suivre. En même temps instruit dans une école pour enfants de soldat il ne pouvait que voir en ses géniteurs la perfection à force d’entendre ses instituteurs vanter les mérites de l’armée et même sans ça. Quel enfant ne prend pas ses parents pour modèle ?

La mère de Samaël étant elle aussi soldat il n’eut pas le plaisir de la voir souvent au cours de son enfance, mais beaucoup d'enfants nés d’un couple de militaires grandissent dans la caserne de leurs parents. Le petit garçon ne fut donc jamais seul, toujours entouré de camarades qui, comme lui, priaient chaque soir pour que leurs parents viennent les récupérer à la sortie de l’école. Aucun risque que cela n’arrive pas, mais dans l’esprit des enfants le métier de leur parent se résumait à faire la guerre alors que de plus normal que de craindre qu’ils ne soient tombés au combat au cours de la journée. Le petit garçon a, toutefois, toujours eu le bonheur de voir sa mère devant les grilles de l’école, qu’il pleuve, Neige ou vente elle était fidèle au poste. Du moins elle le fut jusqu’au dixième anniversaire de son gamin. Mère célibataire ou pas on décida alors de l’envoyer elle aussi en Afrique et on plaça Samaël à l’orphelinat de la caserne. C’était provisoire, du moins c’est ce qui fut dit à l’enfant pour le rassurer.

Un an, deux ans, cinq ans passèrent et loin d’être bête le garçon comprit qu’on lui avait servi un demi-mensonge. Son statut d’orphelin était en effet provisoire puisque sa mère était toujours en vie, mais à quinze ans on comprend bien vite que provisoire ne veut pas forcément dire court. Jusque-là Samaël avait toujours été un enfant rêveur, ouvert et rieur, mais la dure vérité de sa situation commença à le changer. Très vite il laissa les rêves aux autres, lui n’en voyait plus l’intérêt et il commença lentement, mais surement, à se forger une carapace. Avoir perdu son père enfant ne l’avait pas blessé, comment aurait-il pu pleurer une personne qu’il n’avait pas connue. Mais a contrario l’absence de sa mère lui pesait de plus en plus. Si pendant un temps il avait continué d’espérer la voir apparaître un soir à la sortie de l’école il finit par se faire une raison, elle ne reviendrait pas de sitôt. Il en vint d’ailleurs à la penser morte, s’imaginant qu’on le lui cachait. Forcément son retour pour le seizième anniversaire du garçon fut un choc.

Elle était vivante, elle était revenue, mais elle avait changé. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Démobilisée pour déficience mentale elle fut internée en maison de repos un mois après son retour au pays. Samaël allait souvent la voir à l’institut et passait des heures assis à ses côtés en silence. À partir de ce moment le garçon se mit alors à répondre avoir perdu ses deux parents à la guerre lorsqu’il prenait l’envie à certains de le questionner sur eux. Ce qui au fond n’était qu’un demi-mensonge puisque ça mère n’était tout simplement plus là. Plongée dans un profond mutisme elle restait assise dans sa chambre à fixer le mur et s’il prenait l’envie au garçon de se poster face à elle il avait tout simplement l’impression que sont le traversait. C’est à cette époque que Samaël commença à se montrer lunatique. La moindre frustration, la moindre remarque un rien déplacé suffisait alors à provoquer sa colère et des gestes violents de sa part. Il fut alors décidé de former le garçon à la discipline militaire et ce bien qu’il n’en ait pas encore l’âge, dans l’espoir de le canaliser.

À partir de ce jour le garçon commença donc à subir un entrainement et un enseignement militaire rigoureux. Il fut par contre décidé d’attendre qu’il atteigne son dix-huitième anniversaire pour lui enseigner le maniement des armes. Pas question de mettre une arme à feu entre les mains d’un gamin aussi impulsif, mais Samaël ne s’en plaint pas. L’armée avait été la ruine de la vie de ses parents et si on lui avait demandé il aurait refusé tout net d’être soldat, mais puisque personne n’avait pris la peine de le consulter il se plia malgré lui aux règles. De seize à vingt ans il subit donc chaque jour l’entrainement militaire. Puis l’année de ses vingt et un ans il fut envoyé à la guerre, jugé apte à aller au combat. Des sept ans qu’il a passés sur le terrain il ne parle jamais, mais quoi qu’il ait vécu là-bas ça la définitivement changeait. En effet de retour sur le sol Américain c’est un tout autre homme que ses proches ont vu revenir. Au début totalement fermé et irascible il donnait l’impression de s’être changé en un animal sauvage.

Pourtant après avoir quitté les rangs de l’armée il s’est ouvert peu à peu, devenant le jeune homme insouciant et gamin qu’il est aujourd’hui. Malgré tout ceux qui le connaissent vraiment savent qu’il cache enfoui en lui une profonde blessure est-ce bien qu’à le voir ainsi profiter de la vie on puisse sincèrement en douter. Samaël est bel et bien meurtri, les horreurs dont il a été témoins au combat et les morts qu’il y a vécus l’ont détruites, mais maintenant qu’il est policier il n’a de cesse de se reconstruire et de profiter de la vie. D’ailleurs s’il vous prend l’idée de lui demander comment il peut se montrer aussi détaché de tout il vous répondra surement que seul ceux qui ont réellement vécu peuvent comprendre. Plus rien ne semble le toucher à présent, mais c’est faux, il continue de souffrir, d’être triste ou mélancolique comme tout un chacun, il prend juste est parti de garder tout cela enfoui au plus profond de lui-même. Malheureusement un jour il arrivera à saturation, ou un événement plus grave que les autres brisera sa carapace et alors …

Comment parviendra-t-il à gérer son trop-plein d’émotions ?